Le Village de Saint Avit

Les archives départementales et municipales ne permettent pas de situer avec exactitude la naissance du village. Toutefois, compte tenu de l’église qui est du XIème siècle, il est permis de penser qu’il est très ancien. Les seigneurs de St-Avit assistèrent en 1343 et 1346, aux hommages rendus à la noblesse de Marsan, à Eléonore de Comminges et à son fils Gaston de Foix.

Le village et l’église portent le même nom, celui d’un saint, AVIT, qui serait né à Vienne vers 450, et aurait succédé à son père comme Evêque de Vienne en 490. Il serait mort un cinq février vers 525. Il sera canonisé bien plus tard. Voilà donc l’origine du nom du village et de l’église.

L’église Saint-Avit, restaurée en ce qui concerne l’extérieur en 2007, et en 2010 pour l’intérieur, est un édifice de la fin du XIème siècle qui appartient à la famille des églises à chevet plat du Marsan. Elle présente un intérêt architectural suffisant pour qu’elle soit protégée au titre des monuments historiques depuis le 23 décembre 1996.

De la guerre de cent ans en passant par les guerres de religion, sans oublier la période de la révolution française, nombreuses furent les occasions pour que les fureurs iconoclastes se manifestent. L’église Saint-Avit n’a pas échappé à la règle au cours des siècles. Elle a fait l’objet de pillages, vols, déprédations, et fut même incendiée. Aujourd’hui, sous les frondaisons des tilleuls et chênes séculaires, elle semble se dissimuler, se cacher aux regards des visiteurs. Pourtant, l’édifice mérite le détour et réserve bien des surprises. Son architecture, ses peintures, son mobilier et son histoire sont de nature à combler toutes les curiosités.

Les alentours de l’église ont été aménagés, le lavoir et la fontaine restaurés. Ces ouvrages du XVIIIème siècle sont donc très anciens mais ils furent à de nombreuses reprises réparés, transformés, adaptés aux exigences du temps et des habitants. Les derniers travaux sont récents, ils ont été effectués dans le courant du premier semestre 2012. Le modernisme a relégué au rang des éléments du décor, du patrimoine, le lavoir et la fontaine. Mais ils ont rendu de grands services, ils ont une belle histoire indissociable de celle du village. Aujourd’hui, sous les frais ombrages, ils attendent les promeneurs, les visiteurs en quête justement de ce passé qui permet de mieux comprendre et apprécier le présent.

La Mairie/Ecole est de 1920. Sur des terrains offerts gracieusement par Mme Dubroca et M. Francis Planté, les travaux de construction de cette mairie/école ont commencé en 1914, pour s’achever en 1920. On peut se demander pourquoi il a fallu 6 années pour réaliser cette construction. Entre 1914 et 1918, la main-d’œuvre était particulièrement rare à St-Avit comme partout en France.

La mairie, coquette maison landaise, donne d’un côté sur la place de l’église et le monument aux morts, d’un autre côté, au sud, elle est face au rond-point et aux trois axes qui mènent aux départementales et à Mont-de-Marsan, le tout dans un joli cadre de verdure.

La salle du Conseil Municipal mérite d’être visitée. Les fauteuils sont en chêne massif de style Renaissance, assortis aux boiseries. Les sièges sont à bascule, tendus de velours froissé. La table est également en chêne avec pilastres et dessus en marqueterie. La cheminée est en bois sculpté.

L’école, de la même époque que la mairie, a été transformée par des travaux nécessaires d’agrandissement et de rénovation. Création de deux nouvelles classes

spacieuses et claires, extension du restaurant scolaire, nouveaux sanitaires, chauffage au gaz naturel, bureau pour la directrice, une entrée large et claire pour accueillir les enfants et les parents etc. L’inauguration de l’école après travaux a eu lieu le 8 novembre 2008.

Saint-Avit est en R.P.I. (Regroupement Pédagogique Intercommunal) avec la commune voisine Lucbardez et Bargues. L’école de St-Avit accueille les enfants des classes maternelles et CP, soit 3 classes. Il y a actuellement 78 élèves répartis dans ces trois classes.

L’histoire du village est très belle, mais que serait-elle sans les Hommes qui ont contribué à lui donner cette image, à créer son patrimoine, rien, elle serait inexistante. Il n’est pas dans notre intention de les citer tous, la liste est bien trop longue. Nous allons simplement prendre les trois personnes qui sont restées le plus longtemps en charge de l’administration de la commune, c’est-à-dire 3 maires.

Francis Planté (1839-1934) est une personnalité incontournable de l’histoire de la commune. Il fut maire de St-Avit pendant 20 ans de 1892 à 1912. Pendant ces 20 années consacrées au service de la commune, il fit de belles et grandes choses. Notamment, la restauration de l’église, du lavoir, de la fontaine, ainsi que celle du pont enjambant la Douze. Il était à l’écoute des habitants de la commune. Francis Planté était un homme au grand cœur, généreux avec les autres, il fit même don à la commune de plusieurs parcelles de terre. Ce fut un bon maire, mais son aura qui enveloppe encore le village vient surtout de sa vie d’artiste.

Pianiste virtuose il interpréta les plus grandes œuvres. Il parcourut le monde et reçut tous les honneurs tant en France qu’à l’étranger. Sa dernière décoration reçue en 1931, fut celle de Commandeur de la Légion d’Honneur. Chez lui, dans sa belle et très ancienne demeure du ‘’Bigné » à St-Avit, de nombreuses personnalités venaient lui rendre visite. Non seulement il était un artiste connu, recherché par les compositeurs, mais surtout, il était un artiste reconnu pour interpréter les plus grandes œuvres avec une maestria sans égale.

Pour honorer cet homme, maire et artiste, qui laisse au village de belles pages de son histoire, des notes de musiques figurent sur le blason de Saint-Avit, comme symbole de reconnaissance à ce grand pianiste.

Le Docteur Pierre Dibos, fut maire de Saint-Avit pendant 23 ans, de 1912 à 1935. Il a succédé à M. Francis Planté, à qui il a rendu hommage à différentes reprises et notamment dans un article écrit dans un numéro spécial ‘’Les Landes’’ en date du 27 septembre 1930. Dans cet article il parle de ‘’l’Ermite des Landes’’ de ‘’l’illustre musicien’’. Le Dr. Pierre Dibos était un homme résolument tourné vers l’avenir. C’est ainsi qu’il demanda l’éclairage à l’acétylène pour l’école en 1914, puis l’éclairage à l’électricité en 1920, l’électrification du village en 1922 et par réseau câblé en 1930. L’actuelle Mairie/Ecole (moins les agrandissements), ainsi que le monument aux morts ont été réalisés lors de son premier mandat. On lui doit également l’ameublement de la salle du conseil, toujours en place et qui date de 1932.

Claude Lafargue a passé 37 années au service des St-Avitoises et St-Avitois, de 1977 à 2014, dont 31 comme maire. Au cours des différents mandats, le centre bourg s’est métamorphosé, s’est transformé en un coquet village. On lui doit également la construction de nombreux logements communaux/sociaux, le maintien de l’école lorsque celle-ci était sur le point de fermer, et par la suite son agrandissement de deux classes supplémentaires, la création de plusieurs lotissements. Tous les bâtiments communaux ont été rénovés ou restaurés, comme l’église, le lavoir et la fontaine, ainsi que le monument aux morts. La dernière année de son dernier mandat, sous son impulsion une salle polyvalente a été construite en plein centre bourg à la place des hangars communaux vétustes. Homme très actif, entreprenant, bon gestionnaire, Claude Lafargue a marqué durablement de son empreinte son long passage comme premier magistrat de la commune.

Grâce à des hommes tels que ceux que nous venons de citer, sans oublier tous les autres qui ont apporté leur contribution au développement du village, Saint-Avit peut être fier de son image, de son patrimoine et de son histoire qui resteront à jamais gravés dans la pierre et dans les mémoires.

 

 

 

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